Une accusation explosive contre Google
Le 12 septembre 2025, Neil Vogel, PDG de People Inc., a ébranlé le monde des médias en qualifiant Google de « mauvais acteur ». En cause : l’utilisation par le géant de la tech d’un unique crawler web, à la fois pour indexer les pages dans son moteur de recherche et pour collecter du contenu destiné à ses outils d’intelligence artificielle (IA).
Ce double usage pose un dilemme de taille pour les éditeurs. Bloquer le crawler revient à se priver de la visibilité offerte par Google Search, une source essentielle de trafic. Neil Vogel dénonce une pratique injuste et coercitive, qui place les éditeurs dans une impasse stratégique.
Un trafic en chute libre pour les éditeurs
Selon Neil Vogel, le trafic issu de Google vers les sites de People Inc. a drastiquement chuté, passant de 65 % à moins de 30 % en l’espace de trois ans. Un effondrement qu’il impute directement au prélèvement non autorisé de contenus par les systèmes IA de Google.
Résultat : les éditeurs, historiquement dépendants du référencement Google, voient leurs articles transformés en réponses synthétiques générées par l’IA, sans même rediriger les utilisateurs vers les sites originaux. Cette nouvelle réalité les prive de leurs lecteurs et de précieuses recettes publicitaires.
Une bataille juridique qui s’intensifie
En septembre 2025, Penske Media Corporation — éditeur de titres phares comme Rolling Stone, Variety et Billboard — a déposé plainte contre Google. Cette action s’ajoute à une série de procès visant les géants de la tech accusés d’exploiter illégalement des contenus pour entraîner leurs IA génératives.
La question au cœur du débat : l’entraînement des modèles IA à partir de contenus sous licence constitue-t-il une violation des droits d’auteur ? Les décisions judiciaires à venir pourraient faire jurisprudence dans ce domaine encore flou.
Le cas Perplexity AI et la protection des éditeurs
Parallèlement, des institutions comme Encyclopædia Britannica et Merriam-Webster ont assigné en justice la start-up Perplexity AI. Connue pour sa combinaison de moteur de recherche et d’IA conversationnelle, elle est accusée de masquer l’origine réelle des contenus diffusés par ses technologies.
Ces actions visent à rappeler que les éditeurs sont détenteurs de droits et à alerter sur les dangers d’une dilution des responsabilités liées à l’utilisation des contenus par l’intelligence artificielle.
Des contre-mesures techniques innovantes
Face à ces pratiques de scraping non rémunéré, de nouvelles solutions techniques émergent. Cloudflare, en partenariat avec People Inc., ainsi que Fastly développent actuellement des outils capables d’identifier et de bloquer les crawlers IA qui ne respectent pas les droits des éditeurs.
Un nouveau protocole baptisé Robot Service Layer (RSL) est également en développement. Il pourrait permettre aux éditeurs d’exercer un contrôle plus précis : autoriser l’indexation classique par les moteurs tout en interdisant l’usage des données pour l’apprentissage automatique.
Une dépendance problématique à Google
Matthew Prince, PDG de Cloudflare, met en garde : les éditeurs ont été conditionnés à prioriser le trafic issu de Google au détriment d’un contenu original et engageant. Cette dépendance nuit aujourd’hui à leur autonomie.
Pire encore, certaines juridictions pourraient considérer l’utilisation éditoriale par les IA comme une forme de fair use (usage équitable), affaiblissant encore davantage les recours juridiques des éditeurs.
Conciliation innovation et droits des éditeurs
Au cœur de cette controverse : comment concilier l’innovation technologique avec la protection des droits des créateurs ? Les modèles d’IA générative représentent un progrès indéniable, mais leur essor ne peut se faire sur le dos du travail journalistique sans compensation.
De plus en plus d’acteurs réclament ainsi des négociations équitables, incluant transparence sur les données utilisées, respect du droit d’auteur et rémunération des éditeurs.
Educasium, votre partenaire pour mieux comprendre l’IA
Dans un contexte en pleine transformation, il devient essentiel pour les professionnels des médias de maîtriser les enjeux liés aux IA génératives et aux cadres juridiques qui les entourent. C’est précisément la mission des Educasium Services.
Basée à Toulouse, Educasium propose des formations sur mesure, des programmes pédagogiques adaptés et des accompagnements stratégiques pour aider les entreprises à tirer parti de l’intelligence artificielle tout en protégeant leurs actifs numériques.
Comprendre comment défendre ses contenus dans un écosystème dominé par l’IA, c’est mieux se préparer face aux défis de demain.
Vers une nouvelle ère de régulation ?
Les tensions actuelles marquent un tournant. Les décisions de justice attendues en 2025 pourraient redéfinir les principes éthiques encadrant l’intelligence artificielle dans le secteur de la presse et des médias.
Face à cela, les éditeurs se mobilisent, renforçant à la fois leur stratégie juridique et leur arsenal technologique. L’objectif : contraindre les grandes entreprises du numérique à reconnaître leurs obligations envers celles et ceux qui produisent l’information.
Conclusion : bâtir un futur plus équilibré
Le bras de fer entre éditeurs et firmes d’intelligence artificielle démontre l’urgence d’établir un équilibre entre innovation et respect des droits. Cela passe par des règles claires, des accords justes et une reconnaissance pleine et entière de la propriété intellectuelle.
Si vous souhaitez aller plus loin dans la compréhension de ces enjeux ou dans la protection de vos contenus éditoriaux, n’hésitez pas à découvrir l’offre de Educasium Services.
Ensemble, imaginons un futur numérique plus responsable, éthique et innovant.