L’alerte WhatsApp qui a déclenché un scandale d’État
Janvier 2025. Le consultant politique italien Francesco Nicodemo reçoit une notification de WhatsApp : son téléphone a été infiltré par un logiciel espion de qualité militaire. Cet avertissement n’est que la partie émergée de l’iceberg, marquant le début d’un scandale d’espionnage politique retentissant en Italie. Au cœur de la tourmente : la société Paragon et son redoutable spyware.
Graphite : l’arsenal numérique de Paragon
Le nom de l’arme : Graphite. Développé par Paragon, une société israélienne fondée en 2019, ce logiciel espion est un passe-partout numérique. Une fois installé, il offre un contrôle total et invisible sur le téléphone de la cible. Lecture des messages, enregistrement des appels, accès aux fichiers, géolocalisation, activation du micro et de la caméra à distance… rien ne lui échappe. Des organisations de défense des droits comme Citizen Lab et Amnesty International ont rapidement sonné l’alarme en documentant de multiples cas de surveillance illégale à des fins politiques.
Journalistes et militants : les cibles privilégiées
Le cas de Francesco Nicodemo n’est pas isolé. L’enquête a vite démontré que l’espionnage était systémique, visant de nombreux citoyens, en particulier des journalistes comme Ciro Pellegrino et des militants engagés. Le choix des cibles n’avait rien d’aléatoire : il s’agissait de réduire au silence les voix critiques et les piliers de la société civile. Ces attaques constituent une violation flagrante des droits numériques et portent un coup sévère à la liberté de la presse et d’expression.
La réaction gouvernementale : entre aveux et démentis
Devant l’ampleur de l’affaire, le comité de surveillance du renseignement italien (COPASIR) a lancé une enquête. Ses conclusions sont pour le moins troublantes : le comité admet l’utilisation de Paragon par les services secrets pour espionner des activistes, mais nie la surveillance de journalistes spécifiques, semant la confusion et le doute. En juin 2025, le gouvernement italien met fin à ses contrats avec Paragon, citant des risques pour la sécurité nationale. Une décision nécessaire, mais qui laisse de nombreuses questions sans réponse.
Une menace directe pour la démocratie
Le scandale Paragon transcende la simple question technologique. Il met en lumière la facilité déconcertante avec laquelle des outils de surveillance numérique peuvent être instrumentalisés pour contrôler les citoyens, étouffer la dissidence et saper les piliers de nos démocraties. La cybersécurité, en Italie comme partout ailleurs, s’impose comme un enjeu crucial pour la sauvegarde de nos libertés. Cette affaire est un rappel brutal : face aux dérives technologiques de l’État, la vigilance citoyenne est notre meilleur rempart.
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